Quel autre monde?

Publié le par Sator

Voulez vous ?

Celui-ci

terre-copie-1.jpg



L'âge passe, les pensées s'affinent.

Comme la majeure partie de la population française je suis, avec plus ou moins d'attention ces derniers temps le déroulement des débats politiques liés au futur choix qui nous est accordé de désigner le Magistrat suprême de la Nation.

Plutôt moins d'attention que plus en ce qui me concerne, car l'essentiel des propositions des candidats en lice a été déclaré au début de la course à l'investiture et le coté peu captivant s'est vite mué en une parodie d'ambiance de cour d'école maternelle .

Des points forts des programmes présentés, ma mémoire n'en a pas conservé souvenir, seul un manque m'a frappé, et il est d'importance.

Aucun d'entre eux n'a déterminé clairement les changements qu'il apporterait afin de satisfaire aux nécessités élémentaires de son électorat, le Peuple.

Alors je me suis mis à réfléchir, une fois n'est pas coutume, à relire mes textes, et ceux d'autres.

J'en conclus qu'il est aisé de vilipender et qu'il l'est moins de proposer un projet construit et surtout constructif.

J'ai compris, comprendre n'est pas excuser, l'attitude de nos politiques qui doivent se maintenir entre deux impératifs, deux volontés antagonistes, celle des dirigeants (les vrais) qui les font exister au sens propre du terme et ceux des exécutants (les vrais) qui dans nos semblant de démocratie les font devenir.

Leurs promesses représentent des réparations provisoires effectuées sur une usine à gaz qui va de plus en plus mal, l'un légiférera, l'autre enchantera, le futur et surtout le conditionnel lié au "si je suis l'élu" sont de mise, telle l'épée de Damoclès suspendue au dessus des têtes d'une populace qui ne semble plus si béate d'admiration devant nos beaux parleurs qu'elle put l'être antan.

Conserver les bases actuelles d'une économie élitiste n'est, tout le monde en a conscience, même les fameuses élites, pas possible si l'on veut enfin parvenir à concilier développement humain et préservation de notre support terrestre, support sans lequel nous ne sommes et surtout ne seront rien.

Que les peuples ne se soient jamais entendus entre eux, que l'un veuille réduire l'autre en esclavage, c'est historique, je dirais même que cela procède de l'essence même de l'homme.

Le développement des nobles pensées s'est malheureusement rompu sur les écueils du développement mécanique, le triomphe de l'industriel sur l'industrieux a sonné le glas d'une possible accession au minimum vital pour plus des quatre cinquièmes de la population mondiale.

Si André Malraux a réfuté la paternité de la fameuse phrase liant le vingt et unième siècle à la spiritualité, il a cependant déclaré

"... en revanche je pense que si l'humanité du siècle prochain ne trouve nulle part un type exemplaire de l'homme, ça ira mal...".

Mais puisque nous en sommes à penser, seule liberté qui nous reste, car celle de l'exprimer semble en passe de s'estomper, Emmanuel Berl dans "mort de la pensée bourgeoise" écrit que "la pensée est révolutionnaire ou elle n'est pas".

Nous voilà donc revenu au thème de la révolution, mais celle-ci ne peut en aucune façon être une fin en soi ni être érigée en système.

Définie comme changement brusque d'une société, elle est le prélude à la mise en place d'une structure viable au sein de laquelle chacun trouvera sa place, où il vivra en harmonie avec une nature préservée, des semblables respectueux, respectables et en accord avec ses propre convictions.

Utopie me rétorqueront plus d'un.

Oui, utopie, mais uniquement tant que ce rêve ne se sera pas réalisé, il ne se réalisera pas tant qu'il n'aura pas été ébauché, essayé.

Je débattais pas plus qu'hier avec une de mes relations et le cheminement de nos discours respectifs, en désaccords au demeurant, bifurqua sur la situation dramatique dans laquelle se trouvent impliquées les populations indigènes du Darfour.

Exposant la dite situation comme un des effets inéluctables et désastreux de la politique économique menée par les grandes puissances en vue de poursuivre leur mains mise sur les richesses planétaires, il m'opposa un "ce n'est pas un génocide", suivi du fait qu'un de ses amis revenant d'une mission humanitaire au sein d'une ONG avait trouvé, à sa grande surprise, ces populations relativement heureuses malgré leur dénuement total.

Inutile de vous dire que ces remarques me firent mettre un terme à notre discussion.

Le pire, c'est que hormis pour le non génocide quasi excusable, il avait peut-être raison.

Vu de l'extérieur, avec des yeux d'occidentaux particulièrement préservé socialement, les populations évoluant dans ces contrées si joliment qualifiées de "en voie de développement" (durable ou non ?), j'entends bien sûr les populations des classes inférieures, car là bas aussi est établie une élite dominatrice, mais une élite de sang, méprisable, pas comme chez nous où elle est démocratiquement élue et reconnue, quoique des élections sont organisées un peu partout maintenant, avec des observateurs internationaux, et les tyrans sont choisis avec des scores qui avoisinent ceux que l'on connaît chez nous.....................
.............. cherchez l'erreur.......................

Mais trêve de digression et revenons à notre sujet. Si l'on en croit certains anthropo-économistes, des peuples qui vivotaient depuis des millénaires ont subitement basculé dans le plus grand désarroi car ils n'ont pas pu supporter le choc des civilisations, en fait, surtout le choc contre notre civilisation mécanisée, organisée selon la tradition judéo-chrétienne.

Il leur manquait la période transitoire nécessaire à l'adaptation entre un état de rien et un état de tout (matériellement parlant bien entendu, quoi que spirituellement aussi après tout.....)

Là encore, on peut remarquer que leur élite s'est très bien et rapidement adaptée, seul le peuple, cet ignare n'y est pas parvenu (sûrement de la mauvaise volonté de sa part).

Alors, pour combler ce vide, on tente depuis quelques temps de leur apporter cette fameuse transition en leur faisant fabriquer à faible coût les fleurons de nos productions occidentales qu'ils ne pourront jamais s'offrir, leur permettant par là même de réaliser un doux rêve, celui de rester auprès de leurs proches.

On introduit en même temps le mot magique, le sésame de l'ouverture du portefeuille (de certains) à défaut de l'ouverture d'esprit (de tous),

la Croissance.

Car le néo-libéralisme mondial n'est est pas à un paradoxe près.

Croissez et multipliez, base des sacro saintes écritures, et préservons notre cadre de vie.

Antinomie puisque l'exigence de l'un se fait forcément au détriment de l'autre, principe des vases communiquants dans un espace fermé où rien ne se crée.

La logique d'une amélioration durable serait un revirement total de notre mode de vie et une orientation vers la

Décroissance.

L'adoption de mesures draconiennes immédiates en vue de geler l'exploitation outrancière des stocks de matières premières rendues indispensable à tous pour l'enrichissement de peu.

Un changement radical de notre mode de vie est à envisager d'urgence.

Les tentatives de gestions communautaires ont largement échoues par le passé, du fait du blocage volontaire des entrepreneurs capitalistes soucieux de ne pas voir se développer des systèmes concurrents dont ils ne tireraient pas profits, et aussi du fait d'une volonté mitigée des individus hésitant à se mêler (à juste titre) à un type de vie ne correspondant pas forcément à leurs aspirations.

Il faudrait donc réformer l'organisation structurelle de notre société, car la notion de décroissance doit s'intégrer dans un cadre de vie à dimension humaine, les enceintes "mégapolitiques" ne peuvent favoriser le développement individuel car elles maintiennent la majorité des individus y demeurant dans un anonymat pesant et néfaste.

Si l'"on prend un exemple structurel de dimension village ou petit bourg, je pense que l'on peut y développer des activités artisanales complémentaires capables de satisfaire aux exigences locales définies à court et moyen terme et au sein desquelles chacun pourrait s'intégrer, socialement parlant, " à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses
moyens ", en mettant de coté les travers de la dictature prolétarienne.

Retour à une époque révolue, oui, et même lointaine.

Je ne vais pas détailler ici, je le ferai sans doute dans le cadre d'un autre article, les possibilités offertes par ce "retour au sources", ce que je veux dire, c'est qu'apparemment, à moins que ce ne soit une façade, beaucoup y aspirent.

J'en veux pour preuve ces vacances rurales, ces trekking à l'étranger où beaucoup semblent satisfaits de voir que certains ont su conserver les traditions ancestrales.

Alors, pourquoi pas vous,

en fait je vous propose une expérience originale et générale, un grand trekking éternel, des vacances rurales permanentes.

L'oubli total du stress citadin, la marche au pas des chevaux rythmée par le balancier de l'horloge qu'on remonte une fois par semaine.

Le crépitement du feu de bois préalablement coupé avec l'aide des voisins, et la joie de se brûler les doigts en épluchant les châtaignes qui y sont cuites.

Je vous propose de réfléchir à la possibilité de créer un monde viable respectueux de l'humain et de la nature.

En fait, je vous demande de changer d'état d'esprit,

car je crois que nous allons vite nous retrouver dans ces sacrés murs de la honte érigés un peu partout si dès maintenant nous ne faisons rien pour redresser la barre, si dès maintenant nous ne nous opposons pas à ceux qui nous asservissent.

A moins qu'il ne soit trop tard.

Pour terminer, deux films traduisent bien notre époque, je les synthétiserai en un "Le seigneur des étoiles", avec une préférence pour Tolkien.

Et un petit clin d'oeil,

Oui, l'altermondialisme est une simple rustine, je lui préfère l'altermonde.

Sator

Publié dans idées

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
3 jours et pas un com, vous êtes tous d'accord avec moi ?
Répondre