Du Jacobisme.......... au Jacobinisme

Publié le par Sator

ou si la modernité n'est pas le progrès,

elle représente assurément la machine à broyer les individualités.

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 En ces temps là régnait non le chaos mais la diversité,

Et les fils de Jacob virent que c'était bon et qu'il y avait peut-être quelque chose à faire pour en profiter,

Alors ils se regroupèrent en douze tribus, en toute simplicité,

Chacune nantie de ses propres qualités,

Et ils.........................

 


Déferlèrent sur le Monde.



Non, je ne retranscris pas la traduction du début d'un énième rouleau découvert dans le désert du Sinaï, ce préambule va m'être utile, du moins je l'espère, pour démontrer l'objet de mon propos.


Historiquement, de tous temps, la force brutale a prévalu sur l'esprit, la plupart des hommes favorisant les nécessités matérielles à l'élévation spirituelle.


Sans remonter aux calendes et en nous limitant à notre petit bout de terre, nous voyons que nous sommes passés d'une diversité culturelle à un semblant d'unité conceptuelle, non sans mal et avec force de sang versé.


Certes, je pense qu'il devait être dur d'être gaulois, mais la vie était-elle plus aisée dans les grandes cités romaines ou grecques ?


Je parle pour le citoyen lambda bien entendu.


Mais pourquoi donc, si les bienfaits de la civilisation étaient réels, pourquoi a-t-il fallu les imposer par les armes ?


Pourquoi Caradoc en Bretagne et Vercingétorix en Gaules se sont-ils vus élevés au rang d'Arviragus pour contrer ceux que les yeux de nos ancêtres voyaient comme oppresseurs et non comme bienfaiteurs ?


Et ce peuple uni, enchaîné sous les bannières et drapeaux royaux, impériaux, nationaux, alors qu'il devrait être heureux, pourquoi en vint-il, sporadiquement, à tenter de bouleverser l'ordre établi, à vouloir se faire entendre ?


Tenter de se faire entendre, mais bien sûr.


Une partie de l'histoire de notre belle France a toujours trouvé des difficultés à pénétrer mon cerveau d'enfant.


La révolution française (celle de 1789).


Pavé indigeste de dates, de faits d'armes symboliques, de "renomisation calendaires" à ingurgiter coûte que coûte.


Programme à la Jules Ferry, dénué du sens idéologique, je le compris par la suite volontairement oublié du programme, tout au moins dans sa substantifique moelle.


Et cette terreur menée par Robespierre qui périt par où il avait péché (bien fait), cette terreur jacobine.


Cette idéologie "uniformisatrice" pour laquelle les diversités culturelles et linguistiques devaient être éradiquées, par la force s'il le fallait (et il le fallu) comme l'a déclaré Barère à la tribune du Comité de Salut Public.


Mais les temps n'étaient pas venus.


Un petit caporal appuya sur ces bases ses projets megalomaniaques et dispendieux.


Et les rois succédèrent à nouveau aux empereurs, sous couvert de constitutions, contrats non librement établis entre les signataires et dont les préambules ont toujours été en inadéquation avec les faits.


18 mars 1871, quelques bourgeois redonnent espoir au peuple.


Les bons finiront en exil ou plutôt en relégation, les autres rejoindront les rangs.


Et la République, triomphante et démocratique peut enfin s'instaurer quatre ans plus tard, fondée sur les bases du nationalisme dominateur que nous connaissons.


En toile de fond, discrète, mesurée et encore actuelle avec entre autres messieurs Mélenchon et Chevènement, nous retrouvons l'idéologie jacobine, qui n'a pas changé d'un iota, sauf en ce qui concerne la guillotine.


Evolution oblige, on ne décapite plus, on décérèbre, moins gore et tout aussi efficace.


La révolution, l'industrielle, nous fait entrer dans l'ère de la consommation.


Zabulon, Dan et Nephtalie se sont rejoints au campement, ils y font figure de sages.


Le maître mot de cette société, produire, mais il doit être allié à une autre action, consommer, il a donc été créé un système économique basique permettant à certains de moins en moins nombreux (car contrairement aux loups, les hyènes en viennent à se bouffer entre elles) de s'enrichir de plus en plus, et dans lequel la grosse masse doit être en mesure d'absorber sans réfléchir la quantité croissante de produits fabriqués,


un genre de ventre à pattes......


Système inique et non viable, mais qu'importe, la mentalité est passée de l'investissement à la start up.


La réflexion étant généralement considérée comme pouvant amener un début de désobéissance, il était nécessaire de supprimer les supports la favorisant.


L'écriture et la lecture, premiers moyens imaginés par l'homme pour se démarquer de sa condition animale en exprimant et transmettant sa pensée sont régulièrement "désenseignées" dans nos écoles.


Méthode globale, globe, globalisation...........


Le véritable vecteur de la pensée unique est la télévision, fenêtre de fermeture sur le monde par excellence, moyen de décommunication.


Le confort relatif qu'on me jette à la figure lorsque je me plains, le modernisme qu'on me montre du doigt est en fait une véritable machine à broyer les individualités, à amollir les velléités.


Victoire de la "Jacobinisation" étatique ?


Le dernier vrai sursaut populaire que je reconnaisse remonte à près de quarante ans déjà.


Victoire de la Jacobisation ?


Liberté, liberté chérie, fais que je conserve mon esprit gaulois car,


de Silon à Sum, qu'il est long le chemin............



Sator

Publié dans idées

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R
Excellente réflexion! oui le sujet est, je crois, important. http://miiraslimake.over-blog.com/article-1332259.html et un autre texte de Jean Domec: http://miiraslimake.over-blog.com/article-4384688-6.html Et vous avez su l'englober dans une vision plus vaste. Et qui touche à ce qu'un autre auteur apelle le Libéral-Fascisme:http://www.syti.net/Topics.html
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S
Merci de vos appréciations Roland, vous qui savez vraiment aller au fond de choses, miiraslimake (j'arrive à l'écrire d'un jet et sans faute) en est la preuve.J'ai découvert Jean Domec, un régal.A bientôt,